Djemila Benhabib écrivaine, journaliste, féministe et militante laïque, se fait connaître en 2009 avec son premier essai Ma vie à contre-Coran pour lequel elle est finaliste des prix du Gouverneur général 2009. Le livre devient un best-seller au Québec et en France. Il est également publié en Algérie. Elle remporte d’ailleurs la même année le Prix des écrivains francophones d’Amérique. En 2011, elle publie Les Soldats d’Allah à l’assaut de l’Occident, préfacé par Yvette Roudy, ministre des Droits de la femme (1981-1986) sous Mitterrand. Dans ce livre, elle fustige l’alliance entre une partie de la gauche et l’islam politique, ce qu’elle qualifie d’islamo-gauchisme en plus de dénoncer l’alliance historique entre les États-Unis et l’Arabie saoudite. En 2012, elle reçoit le Prix international de la laïcité décerné par le Comité Laïcité République alors que le magazine féminin Châtelaine la classe parmi les 50 femmes les plus importantes du Québec. La cérémonie du Prix de la laïcité se déroule à la Mairie de Paris, le 8 octobre, et la distinction lui est remise par son ami Charb, le patron de Charlie Hebdo, président du jury qui fut assassiné le 7 janvier 2015 par des terroristes islamistes.
Elle se présente comme candidate du Parti québécois dans la circonscription de Trois-Rivières pour l’élection générale québécoise de 2012. Elle avance pour la première fois en campagne électorale l’idée d’une Charte de la laïcité. Bien que les sondages lui prédisent une victoire, elle est défaite de justesse par la candidate libérale.
Djemila Benhabib enseigne ensuite à l’Université du Québec à Trois-Rivières puis à l’Université Laval où elle donne des cours sur la géopolitique du Proche-Orient et sur l’islam politique.
Elle publie son troisième ouvrage Des femmes au printemps qui témoigne des révolutions arabes en Tunisie et en Égypte. Elle insiste sur l’importance de la reconnaissance du sujet sexuel féminin comme condition indissociable à l’émergence du sujet citoyen. Elle défend l’idée d’une révolution par les femmes et pour les femmes. La même année, elle est finaliste pour le prestigieux Prix Simone de Beauvoir. On lui attribue par la suite le prix de littérature Gérald Godin et le prix Culture Mauricie en 2013. En mars 2014, elle reçoit le Prix humaniste du Québec, décerné conjointement par la Fondation humaniste du Québec et l’Association humaniste du Québec. Elle prend part au débat sur la laïcité et fait la promotion de la Charte des valeurs québécoises en lançant le mouvement des Janette avec Julie Snyder, Janette Bertrand, Michelle Blanc, Chantal Renaud et une quinzaine d’autres femmes.
Le 26 février 2016 elle entame au Québec la promotion de son plus récent livre Après Charlie, laïques de tous les pays mobilisez-vous, Elle est lauréate la même année du prix Condorcet-Dessaules décerné par le Mouvement laïque québécois. Elle est honorée le 3 mai 2016 à Bruxelles par la Vrije Universiteit Brussel (VUB) (l’université néerlandophone de Bruxelles) et l’Université libre de Bruxelles (ULB) qui lui décernent le Prix de la liberté d’expression pour l’ensemble de son œuvre à l’occasion de la 2e édition du Difference Day, événement organisé dans le cadre de la Journée mondiale de la liberté de la presse sous le patronage de l’Union européenne et de l’Unesco. Les organisateurs soulignent sa « contribution vitale à la protection et à la promotion de la liberté de pensée et d’expression dans une société démocratique en perpétuel changement ». Elle succède ainsi, ex æquo avec la journaliste de Charlie Hebdo Zineb El Rhazoui, au blogueur Raif Badawi (Prix 2015).
Depuis le 7 janvier 2016, date de sortie de son nouvel essai Après Charlie, préfacé par l’écrivain et lauréat du Grand Prix de l’Académie française 2013, Boualem Sansal, Djemila Benhabib parcourt l’Europe et le Québec pour appeler à un sursaut laïque face à la progression de l’islam politique. Elle rappelle que la chute des grandes idéologies du XXe siècle a entraîné un retour du religieux dans nos sociétés qui compromet la liberté de conscience et d’expression, la condition des femmes, l’éducation et la liberté du désir. Elle dénonce aussi l’immobilisme des gouvernements occidentaux et les élites démissionnaires.
Depuis le 16 juin 2019, jour d’adoption de la loi sur la laïcité de l’État, Djemila Benhabib est chargée de mission par le prestigieux Centre d’action laïque de Belgique. Elle partage son temps entre la Belgique et le Québec, plus particulièrement en Mauricie où elle vit depuis 2012.
membre honoraire | Mauricie